
Vers un dépistage systématique du CMV en début de grossesse
L’infection materno-fœtale à cytomégalovirus (CMV) est la cause non héréditaire la plus fréquente de troubles neurosensoriels chez l’enfant. On observe une prévalence de nouveau-nés infectés de 0,5 à 1 % dans les pays développés. Malgré un taux élevé de séroconversion pendant la grossesse, la HAS conclut en 2004 à l’absence d’indication d’un dépistage systématique. Depuis, les connaissances sur l’infection à CMV ont nettement progressé.
L’objectif de cet article est de reprendre les avantages et les inconvénients d’une politique de dépistage systématique du CMV, avec comme repère les critères définis par l’OMS. Les arguments contre le dépistage développés à l’époque tombent les uns après les autres. L’Allemagne a franchi le cap du dépistage systématique institutionnel. D’autres pays (Italie, Belgique) le pratiquent largement. En France, en l’absence de traitement, le dépistage n’est toujours pas recommandé de façon institutionnelle.
Cependant, l’information des couples sur les conseils d’hygiène doit être diffusée, conformément aux recommandations du CNGOF en juillet 2015, qui reprennent ce qui avait déjà été dit en 2004.