
Distilbène : deuxième et troisième générations
Le Distilbène, ou DES, fut prescrit à plusieurs millions de femmes enceintes (génération 1) dans le monde dès la fin des années 1940 et pendant 30 ans, dont environ 200 000 femmes en France, jusqu’à son interdiction en 1977.
Les conséquences de l’exposition in utero au DES ont été dominées, outre la crainte de survenue rare et dramatique d’adénocarcinome à cellules claires (ACC), par les drames de l’infertilité et des accidents obstétricaux pour les femmes exposées de la génération 2, eux-mêmes générateurs d’une fréquence de pathologies du développement psychomoteur liées à la prématurité dans la génération 3.
Les études récentes sont en faveur d’un risque accru de développer un cancer du sein chez les femmes exposées in utero au DES, conduisant à appliquer les recommandations de dépistage identiques à celles des femmes de familles comptant un cas de cancer du sein parmi leurs membres proches.
Les résultats des études concordent et confirment une transmission transgénérationnelle à la
3e génération de malformations congénitales du tractus génital masculin. Avec prudence en raison des biais possibles associés aux études rétrospectives et/ou par questionnaires, les données suggèrent une augmentation des anomalies œsophagiennes, fentes labiale ou palatine, troubles musculosquelettiques et cardiaques.
Un point encourageant est l’absence d’augmentation significative, pour les filles de la 3e génération, de malformations ou de cancers génitaux qui ont touché la génération exposée, mais il est encore difficile de conclure définitivement.