Auteur Lepine CH.

Service d’Anatomie pathologique, Hôpital Européen Georges Pompidou, Université Paris Descartes, Université de PARIS.

Revues générales
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L’infection par le papillomavirus humain (HPV) est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente à travers le monde. L’implication de certains génotypes d’HPV, dits oncogènes, dans l’avènement de cancers est bien connue au niveau de la sphère gynécologique (col de l’utérus, vulve, vagin). Toutefois, la découverte de leur rôle dans les cancers oropharyngés est beaucoup plus récente [1].
Ainsi, la nouvelle classification OMS 2017 distingue les carcinomes épidermoïdes oropharyngés HPV induits (CEOP HPV positifs) des carcinomes épidermoïdes oropharyngés non HPV induits (CEOP HPV négatifs) [2]. Les patients ayant un CEOP HPV positif sont plus jeunes, ont généralement une consommation tabagique plus faible et un meilleur pronostic que les patients ayant un CEOP HPV négatif. Ceci, malgré la présence de métastases ganglionnaires au moment du diagnostic d’environ 80 % des CEOP HPV positifs.
La connaissance des données épidémiologiques, cliniques, radiologiques et anatomo-pathologiques des CEOP HPV positifs est donc nécessaire au vu de l’augmentation de l’incidence des carcinomes oropharyngés dans les pays occidentaux [3]. Il s’agit d’un nouveau type de cancer survenant le plus fréquemment chez un homme cinquantenaire, caucasien, de niveau socio-économique élevé, pour lequel il existe une classification UICC (Union internationale contre le cancer) spécifique [4]. De plus en plus d’études montrent l’intérêt de l’identification de ces cancers tant sur le plan de la prévention que du traitement et de la prise en charge des patients.