Contexte
Les infections urinaires (IU) sont les infections bactériennes les plus fréquentes et concernent, dans 80 % des cas, des femmes, pour des raisons anatomiques évidentes (urètre court, proximité anale). Entre 50 et 60 % des femmes auront au moins une IU au cours de leur vie et 30 à 40 % souffriront d’IU récidivantes, altérant considérablement leur qualité de vie [1, 2].
Les IU surviennent préférentiellement chez les femmes jeunes, actives sexuellement, puis l’incidence décroît avant de réaugmenter après la ménopause. Ainsi, environ 10 % des femmes âgées de plus de 65 ans déclarent avoir présenté un épisode d’IU au cours de l’année écoulée et cette proportion atteint 30 % au-delà de 85 ans [3]. C’est également dans cette population que l’incidence des IU récidivantes est la plus élevée.
Si la présentation clinique des IU communautaires est assez homogène au cours de la vie, la physiopathologie diffère et la prise en charge diagnostique et thérapeutique des femmes ménopausées présente des spécificités. En effet, la baisse du taux d’estrogènes contribue à la réduction de nombre de cellules épithéliales vaginales productrices de glycogène. Il en résulte une baisse de production locale d’acide lactique (maintenant un pH bas) naturellement propice à la colonisation vaginale par Lactobacillus spp, chef de file du microbiome vaginal, protecteur vis-à-vis des bactéries uropathogènes [4]. Ces modifications microbiologiques, combinées à l’immuno-sénescence, à une plus grande fréquence d’incontinence urinaire, de constipation et de résidus postmictionnels chez la femme ménopausée, l’expose plus fréquemment à des IU à répétition. Nous focaliserons le propos sur les IU basses aiguës, communautaires, non compliquées mais récidivantes.
Terminologie, définitions, épidémiologie
La terminologie consensuelle en matière d’IU a été précisée en 2018 lors de la publication des dernières recommandations pour la prise en charge des IU par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) [5]. Il est d’usage[...]
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