Les lombalgies, douleurs de la ceinture pelvienne, et plus largement les rachialgies représentent un vrai sujet de santé publique puisqu’elles touchent 50 à 75 % des femmes enceintes [1]. Elles peuvent entraîner une incapacité physique importante et avoir un impact psychosocial sur les patientes et leur famille.

Elles sont sous-déclarées et mal gérées par les soignants en obstétrique, ce qui favorise un risque de chronicisation des douleurs et a minima une réduction plus importante de la qualité de vie.

Classées dans les “petits maux” de la grossesse au même titre que les nausées, les troubles du sommeil ou la constipation [2], elles sont souvent considérées à tort par le corps médical et les patientes comme un phénomène inévitable, inhérent à la grossesse, limitant la mobilité, ou tout simplement l’épanouissement de la femme durant sa grossesse.

Il existe des moyens de les prévenir, d’en diminuer l’intensité ou le risque de chronicisation, notamment grâce à l’éducation thérapeutique.

Épidémiologie

21 millions de journées de travail sont perdues chaque année pour arrêts maladie ayant pour cause une lombalgie, d’après la caisse nationale de l’assurance-maladie (Cnam). La grossesse est une période particulièrement propice puisque la majorité des femmes déclarent leur 1er épisode de lombalgie durant leur grossesse [3], et pour la moitié de ces sujets, la lombalgie s’accompagne de lombosciatique [4, 5]. L’importance de la douleur est évaluée en moyenne à 7,8 sur une échelle de 15 et se situe principalement au niveau des sacro-iliaques (76,7 %) et sur la symphyse pubienne (57,2 %) (fig. 1) [6].

Étiologies

S’agissant des causes, de nombreuses hypothèses sont évoquées dans la littérature comme des carences ou les troubles circulatoires, mais deux causes principales sont retrouvées de manière significative.

1. Une étiologie mécanique

L’augmentation du poids de l’utérus gravide,[...]

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