Les critères de Rotterdam ont été publiés en 2003 pour permettre de poser le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Pour le moment, aucune autre nomenclature internationale n’a remplacé ces critères, pourtant peu utilisés dans notre pratique clinique comme aide au diagnostic du SOPK. De nombreux praticiens reçoivent ainsi des jeunes patientes qui ont plusieurs stigmates du SOPK sans que les deux critères de Rotterdam ne soient nécessairement présents. Cette classification semble controversée et certains critères peuvent être intéressants dans l’aide au diagnostic chez ces jeunes femmes.

Critères de Rotterdam

Le syndrome des ovaires polykystiques est fréquemment rencontré puisqu’il concerne presque 10 % de la population générale. Il peut être responsable d’une infertilité d’origine ovulatoire mais aussi d’un syndrome métabolique. Une hyper­androgénie peut également s’exprimer, avec les retentissements que cela implique sur ces jeunes femmes.

Le diagnostic étant difficile, le consensus de Rotterdam (2003) a défini plusieurs critères à retenir :

• oligo- ou anovulation ;
• hyperandrogénie clinique et/ou biologique ;
• aspect échographique des ovaires ;
• > 12 follicules de 2 à 9 mm ;
• et/ou volumes ovariens > 10 mL.

Seuls deux critères suffisent à poser le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (fig. 1) [1].

Diagnostics différentiels

Devant une aménorrhée et une hyper­androgénie chez des jeunes femmes, plusieurs diagnostics différentiels doivent être évoqués :

• les tumeurs ovariennes ou surrénaliennes (fig. 2), que nous éliminerons à l’aide de l’imagerie (échographie pelvienne, IRM pelvienne ou encore scanner abdomino-pelvien) [2] ;
• le bloc en 21-hydroxylase dont le diagnostic se fait par la mesure de la 17-OH progestérone en première partie de cycle puis avec un test au synacthène si elle est élevée (> 0,8 ng/mL) ;
• l’hyperprolactinémie avec un dosage de la prolactine après 15 min de repos ; si elle est élevée, faire une IRM hypophysaire à la recherche d’un micro/macro-adénome [3].

D’autres marqueurs[...]

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