Les douleurs périnéales concernent 5 % de nos consultations en gynécologie. Leur prise en charge demande une bonne connaissance de leur terminologie ainsi que des étio­logies potentielles. La douleur doit être classée selon sa temporalité (aiguë ou chronique) et son origine : nociceptive, neuropathique (innervation périphérique) et nociplastique (sensibilisation centrale).

>>> La douleur nociceptive est liée à une lésion des tissus somatiques ou viscéraux, par traumatisme direct ou inflammation.

>>> La douleur neuropathique (neuralgia en anglais) est liée à une atteinte des nerfs périphériques ou centraux (exemples : neuropathie diabétique, névralgie post-herpétique, drépanocytose, syndrome d’Ehlers-Danlos).

>>> La sensibilisation centrale est caractérisée par une hyperalgésie (augmentation de l’intensité douloureuse d’un stimulus qui provoque normalement une douleur), une allodynie (douleur causée par un stimulus qui normalement ne provoque pas de douleur ; cette allodynie peut également se rencontrer dans certaines douleurs neuropathiques), une extension du champ réceptif (la douleur s’étend au-delà de la zone normale de réception) et une douleur anormalement prolongée après le retrait d’un stimulus douloureux. Les zones douloureuses sont en relation avec le traumatisme initial causal.

Les mécanismes de la sensibilisation centrale sont multiples : suractivation du système ascendant, altération des voies descendantes inhibitrices de la douleur, augmentation de la facilitation descendante de la douleur, sensibilisation cognitive et émotionnelle, traitement sensoriel altéré dans le cerveau, excès d’activation des neurones de la corne postérieure. La complexité de la séméiologie de ces douleurs chroniques requiert[...]

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