Dépistage de la prééclampsie au 1er trimestre

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La prééclampsie est une pathologie spécifique de la grossesse, secondaire à une dysfonction placentaire et définie classiquement par l’association d’une hypertension artérielle maternelle (pression artérielle systolique ≥ 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique ≥ 90 mmHg) et d’une protéinurie de novo (≥ 300 mg/24 h ou rapport protéinurie/créatininurie ≥ 30 mg/mmol ou ≥ 0,3 mg/mg) après 20 semaines d’aménorrhée [1]. En l’absence de protéinurie significative, le diagnostic de prééclampsie peut être retenu après 20 semaines d’aménorrhée (SA) en cas d’hypertension artérielle associée à des manifestations neurologiques aiguës (céphalées, troubles visuels, crise d’éclampsie), ou un œdème aigu du poumon, ou une thrombopénie (plaquettes < 100 000,109/L), ou une hypertransaminasémie (ASAT/ALAT > 2N), ou une insuffisance rénale aiguë (doublement du taux de créatininémie ou créatininémie > 96 µmol/L ou > 1,1 mg/dL) [2].

La sévérité de cette pathologie est liée aux complications maternelles (HELLP syndrome, hématome rétroplacentaire, éclampsie, accident vasculaire cérébral, œdème pulmonaire, décès), fœtales (mort fœtale in utero, retard de croissance in utero) et néonatales (prématurité, mortalité néonatale) associées. Cette pathologie est une cause importante de prématurité induite et de morbi-­mortalité materno-fœtale. Pour l’heure, en dehors de la naissance, il n’existe pas de traitement curatif de la prééclampsie en cours de grossesse. La prise en charge des patientes prééclamptiques, à risque de prééclampsie ou suspectes de prééclampsie est une préoccupation quotidienne des équipes obstétricales. L’enquête périnatale française rapporte qu’en 2010, 2,1 % des grossesses ont été compliquées de prééclampsie [3].

Le dépistage précoce, en fin de premier trimestre de grossesse des patientes à risque de développer une prééclampsie, permettrait la mise en place d’une surveillance adaptée de la grossesse et de stratégies préventives pour diminuer l’incidence de la pathologie, la seule prévention pharmacologique actuellement disponible étant l’aspirine à dose antiagrégante débutée avant 16 SA [4, 5].

L’identification au premier[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gynécologie-Obstétrique, Centre Hospitalier Intercommunal de CRÉTEIL ; Univ Paris Est CRÉTEIL ; Inserm, IMRB U955 I-BIOT, CRÉTEIL.