Le nombre de couples consultant pour infertilité a augmenté ces dernières années puisqu’il atteint à l’heure actuelle, en France, environ 1 couple sur 8 [1]. Les deux principales causes d’infertilité féminine sont l’anovulation et la diminution de la réserve ovarienne. Beaucoup de patientes et de médecins ont tendance à confondre la diminution de la réserve ovarienne (DOR pour diminished ovarian reserve) et l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Comment distinguer ces deux pathologies (tableau I) ? Quelles étiologies faut-il rechercher en cas d’IOP ou de DOR (tableau II) ? Le pronostic de fertilité d’une femme avec une DOR étant beaucoup plus élevé que celui d’une femme avec IOP, il est important de poser le bon diagnostic pour chaque patiente.
Définition de l’insuffisance ovarienne : IOP versus DOR
>>> La définition de l’IOP est assez bien établie. Selon la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE), le diagnostic est établi chez une femme avec une aménorrhée primaire ou secondaire ou une spanioménorrhée de plus de 4 mois chez une femme âgée de moins de 40 ans, avec un taux de FSH ≥ 25 UI/L [2]. Le taux d’estradiol est bas, ce qui est la cause de l’aménorrhée. Dans la majorité des cas, l’IOP est due à une diminution “trop rapide” du nombre de follicules ovariens. Ainsi, le dosage plasmatique d’AMH est bas, voire nul. Il existe une exception, celle des IOP d’origine auto-immune pour lesquelles l’AMH peut être normale et où il existe une accumulation de petits follicules. À l’échographie, le nombre de follicules visibles est le plus souvent bas. Dans certains cas, il peut cependant exister des follicules visibles en raison de la fluctuation de l’IOP.
Un diagnostic différentiel de l’IOP, chez une femme en aménorrhée avec une AMH basse, est celui d’une aménorrhée hypothalamo-hypophysaire. Dans ce cas, l’estradiol est bas mais la FSH est anormalement normale, entre 2 et 8 UI/L [3]. L’AMH est basse car l’insuffisance gonadotrope diminue d’environ 30 % le taux plasmatique d’AMH. En cas de déficit gonadotrope, il est souhaitable de mesurer la prolactine à la recherche d’une hyperprolactinémie[...]
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