L’endométriose est une pathologie avec un point de départ dans la sphère gynécologique. Les différentes estimations de sa prévalence varient entre 5 et 10 % de la population féminine en âge de procréer [1]. Plusieurs auteurs présument que cette prévalence est dans une progression constante au cours des dernières décennies [2] à la suite de l’action combinée de plusieurs facteurs, comme le mode de vie moderne, l’augmentation progressive de l’âge de la première grossesse, différents toxiques et perturbateurs endocriniens présents autour de nous. Par ailleurs, l’amélioration des moyens diagnostiques et des connaissances concernant la maladie augmente probablement le nombre des femmes chez lesquelles la présence de l’endométriose est affirmée.

Chez les femmes symptomatiques, la prise en charge de l’endométriose fait néanmoins face à plusieurs défis : le retard du diagnostic de plusieurs années [3], l’hétérogénéité des présentations et des types de la maladie allant des formes asymptomatiques aux formes gravissimes avec des infiltrations des appareils digestif, urinaire ou du plexus nerveux sacré, la complexité de certaines stratégies thérapeutiques incluant des chirurgies de haut degré de difficulté ou des techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) en cas de désir de grossesse [4]. À ces défis s’ajoute la pauvreté relative des données scientifiques de haut niveau de preuve, avec moins de 20 études randomisées réalisées dans le domaine de l’endométriose.

Dans le but d’apporter des données nouvelles sur la prévalence de l’endométriose et son parcours de prise en charge ainsi que sur les symptômes et le vécu de la maladie, l’association française de lutte contre l’endométriose EndoFrance, le laboratoire Gedeon Richter France et l’institut de sondages Ipsos ont organisé en 2020 l’enquête EndoVie [5]. Les questions ont été élaborées en collaboration[...]

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