Le terme “tissu adipeux” (TA) comprend des entités biologiques distinctes qui jouent des rôles clés dans le maintien de l’homéostasie énergétique dans les adaptations corporelles à l’exercice physique et au jeûne prolongé mais également dans la thermorégulation. Constitués d’adipocytes blancs dont le rôle est de mobiliser l’énergie mise en réserve sous forme de triglycérides, les dépôts adipeux blancs sont localisés dans des dépôts sous-­cutanés (abdominal et glutéo-fémoral) et viscéraux. Les tissus adipeux bruns, formés par les adipocytes bruns dans des dépôts intrascapulaires et périrénaux, sont impliqués dans la thermogenèse de non-frisson. Enfin, la présence d’adipocytes bruns fonctionnels peut être observée dans des dépôts sous-cutanés blancs et constitue alors une entité biologique mixte : le tissu adipeux beige.

Outre leur rôle métabolique, les tissus adipeux ont acquis le statut d’organes endocrines par leur production d’un grand nombre de facteurs regroupés sous le terme “adipokines” (et de “brown” adipokines pour les dépôts bruns ou batokines [1]). Les adipokines ont un impact sur différents organes et régulent de nombreuses fonctions dont le métabolisme, la reproduction et la sphère immune et inflammatoire [2].

Trajectoires de vie des dépôts adipeux humains

La majorité des mammifères présente une masse grasse très faible à la naissance, à l’exception notable des nouveau-nés humains [3] dont le développement de dépôts adipeux blancs et bruns sous-cutanés apparaît à la fin du 2e trimestre de gestation [4, 5].

Une autre spécificité unique de l’espèce humaine réside dans les trajectoires de vie et le dimorphisme sexuel des dépôts adipeux. À l’adolescence, les garçons présentent une prévalence plus élevée de tissu adipeux brun que les filles [4], différence qui s’inverse à l’âge adulte [6]. Il en est de même[...]

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