Définition, prévalence

Les ménorragies sont définies par des règles durant plus de 7 jours et/ou des pertes sanguines supérieures à 80 mL. Les métrorragies correspondent à des saignements irréguliers survenant entre les règles [1]. Les ménométrorragies représentent un motif fréquent de consultation en gynécologie, avec une prévalence accrue à l’adolescence (environ 30-35 %) [2, 3]. Elles peuvent engendrer un retentissement très important sur la qualité de vie des jeunes filles (anxiété, absentéisme scolaire, limitation des activités sportives ou sociales). Elles ont également un impact économique non négligeable pour les patientes.

Étiologies, physiopathologie

Les différentes étiologies des ménométrorragies sont regroupées dans la classification PALM-COEIN (établie par la Fédération Internationale de Gynécologie et Obstétrique en 2011 et révisée en 2018). Elle distingue les causes organiques, anatomiques (polypes, adénomyose, myomes, cancer et hyperplasie de l’endomètre) des causes fonctionnelles, systémiques (coagulopathies, dysovulations, anomalies endométriales, iatrogénie, autres : malformation artério-veineuse, endométrite chronique) (fig. 1) [4].

Chez les jeunes filles, les ménométrorragies sont fonctionnelles dans la majorité des cas (85-90 %), mais celles-ci restent un diagnostic d’exclusion après avoir éliminé les autres causes, en particulier les pathologies de l’hémostase, fréquentes à cet âge (10 % des cas). Parmi elles, la maladie de Willebrand occupe la première place devant les causes plus rares (dysfonctions plaquettaires acquises ou congénitales, thrombopénies, hémophilie…). Il convient également d’exclure une grossesse, une cause iatrogène (contraception, anticoagulants…), endocrinienne (dysthyroïdie, syndrome des ovaires polykystiques [SOPK], hyperprolactinémie), infectieuse (Chlamydia, gonocoque) et organique (même si celle-ci est rare chez les adolescentes).

Les causes fonctionnelles sont fréquemment liées chez l’adolescente à[...]

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