Que faire des polypes intra-utérins ?

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La prévalence des polypes intra-utérins est difficile à évaluer dans la population générale. Ils semblent pourtant impliqués dans 50 % des hémorragies génitales et chez 35 % des patientes infertiles [1]. On retrouve également des polypes endométriaux chez 40,1 % des femmes traitées par tamoxifène [2]. À l’inverse, certains polypes endométriaux sont de découverte fortuite : selon Dreisler et al., 82 % des patientes porteuses de polype sont asymptomatiques [3]. Quelle décision prendre dans chacune de ces situations ?

Polypes symptomatiques

Les signes évocateurs de polype endométrial peuvent être des saignements génitaux (métrorragies et/ou ménorragies) mais également des douleurs pelviennes à type de contractions utérines. Il s’agit alors de douleurs d’expulsion, pour un ou des polype(s) souvent volumineux ou implantés dans le tiers inférieur de la cavité utérine, voire même accouchés par le col. L’échographie pelvienne, affinée par l’échosonographie pour certains opérateurs, permet de suspecter fortement un polype [4], dont la présence demande à être confirmée de façon formelle par une hystéroscopie diagnostique avant d’envisager un geste chirurgical.

En cas de symptomatologie invalidante, l’indication de polypectomie est indiscutable, comme pour toute la chirurgie fonctionnelle.

Fertilité

Certains échecs d’implantation pourraient être dus à des pathologies utérines, dont les polypes. La prévalence des polypes chez les femmes hypofertiles est variable selon les séries. Pour de Placido, dans une étude prospective randomisée chez 950 patientes infertiles, 24 % des femmes présentaient un polype [5] contre seulement 6 % pour Fatemi [6]. Le rôle du polype endométrial sur l’infertilité n’est pas clairement identifié [7, 8]. Cependant, la résection hystéroscopique d’un polype semble améliorer nettement la fertilité spontanée (jusqu’à 50 % de grossesses spontanées dans les 6 mois qui suivent la chirurgie [9, 10]) et obtenue par AMP (22,4 % initialement versus 30,4 % après polypectomie [11]).

Ainsi, pour de nombreuses équipes, une polypectomie systématique avant FIV serait indiquée [12]. Certaines études ont également mis en exergue une diminution du taux de fausses couches spontanées (FCS) : après[...]

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À propos de l’auteur

Gynécologue-Obstétricien, SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE.