Prise en charge des patientes infertiles obèses

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La prévalence globale de l’obésité en France, estimée en 2015, était de 17 % et concernait 11 % des femmes entre 18 et 39 ans. Cette prévalence est retrouvée inversement proportionnelle au niveau de revenus et augmente particulièrement chez les femmes de 18-25 ans. L’obésité touche ainsi de plus en plus de femmes en âge de procréer [1]. En ce qui concerne les grossesses, nous disposons des enquêtes périnatalité (http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-enp2017.pdf). Entre 2010 et 2016, la prévalence du surpoids parmi les femmes enceintes a augmenté de 17 à 20 % et celle de l’obésité de 10 à 12 %.

Retentissement de l’obésité sur la vie reproductive féminine

L’obésité intervient, à de multiples niveaux, sur les fonctions de reproduction féminines dès le plus jeune âge [2-4]. En effet, on observe plus souvent chez les jeunes filles obèses une ménarche avancée. Plus tard au cours de la vie, l’obésité peut entraîner une augmentation de la fréquence des anomalies du cycle menstruel par le biais d’un hypogonadisme central ou bien, plus souvent, par un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ainsi, Wei et al. retrouvent 2 fois plus de risques d’avoir des cycles irréguliers chez les femmes obèses comparativement à celles présentant un poids normal (OR 2,61 ; IC 95 % : 1,28-5,35) (fig. 1) [5]. La prévalence du SOPK est plus importante chez les femmes en surpoids ou obèses. Le phénotype du SOPK des femmes obèses est marqué par une hyperandrogénie plus importante et une prévalence élevée d’anomalies métaboliques influencées par l’obésité [6]. Il conviendra donc, dans un contexte de désir de grossesse, de bien dépister au préalable les éventuelles complications métaboliques des patientes.

L’obésité est aussi un facteur de risque de troubles du cycle indépendamment de tout SOPK [7]. En effet, elle semble jouer un rôle dans l’anovulation d’origine centrale, via le rôle des stéroïdes sexuels,[...]

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À propos des auteurs

Service d’Endocrinologie et Médecine de la reproduction, IE3M, Centre de référence des maladies endocriniennes rares de la croissance et du développement, Centre de maladies gynécologiques rares, Institute of Cardiometabolism and Nutrition, ICAN, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Sorbonne Université, PARIS.

Service de Nutrition, Institute of Cardiometabolism and Nutrition, ICAN, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Sorbonne Université, PARIS.

Service de Biologie de la reproduction-CECOS, Hôpital Tenon, Sorbonne Université, PARIS.

Service d’Assistance médicale à la procréation, Hôpital Tenon, Sorbonne Université, PARIS.

Service de Gynécologie-obstétrique, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Sorbonne Université, PARIS.

Service de Nutrition, Hôpital Pitié-Salpêtrière, PARIS.

Service d’Endocrinologie et Médecine de la reproduction, IE3M, Centre de référence des maladies endocriniennes rares de la croissance et du développement, Centre de maladies gynécologiques rares, Institute of Cardiometabolism and Nutrition, ICAN, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Sorbonne Université, PARIS.