La candidose vulvo-vaginale récidivante (CVVR) est définie par au moins 4 épisodes de CVV dans les 12 derniers mois [1]. La durée moyenne des récidives est de 6-7 jours (maximum 10 jours) et leur nombre moyen de 6 à 7 par an. Au cours de ces récidives, le prurit s’accompagne souvent de brûlures, de sécheresse, de douleurs vulvaires dans 54 à 78 % des cas et d’anxiété/dépression dans 43 à 62 % [2]. Ces CVVR représentent un réel facteur de risque de vulvodynie et sont parfois déclenchées par les rapports sexuels. Ainsi, une question sur la vie sexuelle et les éventuelles conséquences des candidoses doit toujours être posée (encadré 1). L’examen clinique reste normal en dehors des poussées.
Il existe également des candidoses chroniques dont la fréquence est mal définie [4]. Il existe toujours des poussées de prurit et parfois d’œdème, mais avec persistance de sécheresse, de brûlures, de douleurs et de dyspareunie en dehors des crises.
Au cours des CVV, une vulvite érythémateuse est présente dans 85 % des cas. Elle est responsable de prurit, sensations de brûlure, picotement, tiraillement, dyspareunie. Elle est au premier plan dans les CVVR et les formes chroniques. C’est alors qu’elle peut être confondue avec une dermatose vulvaire : psoriasis, eczéma, lichen scléreux. La candidose peut également représenter une surinfection d’une dermatose (au cours d’un traitement par dermocorticoïdes par exemple), ce qui rend le diagnostic clinique encore plus complexe.
Une enquête a montré que l’association brûlures vaginales + prurit vulvaire correspondait à une candidose dans 92 % des cas [3]. Cependant, les patientes ont souvent des difficultés à décrire leurs symptômes et l’examen clinique est une étape essentielle pour le diagnostic. Le rôle du prélèvement mycobactério-logique vaginal + vulvaire (PV + PVu) est de confirmer ou non la suspicion clinique. Par définition, le pH vaginal est acide (< 3,5), l’examen mycologique direct doit être positif (présence de blastospores et filaments) et la culture sur milieu de Sabouraud doit montrer de multiples colonies. Mais 20 % des Candida spp sont présents dans le vagin de femmes asymptomatiques, 30 % des PV sont négatifs dans les candidoses chroniques, 12 % des candidoses ont un prélèvement vaginal (PV) négatif et un prélèvement vulvaire (PVu) positif (encadré 2).
Malheureusement, la biopsie vulvaire n’est pas contributive : elle montre le plus souvent une inflammation non spécifique et la coloration PAS (recherche de filaments mycéliens dans le stratum corneum)[...]
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