Formes débutantes et fluctuantes d’insuffisance ovarienne primitive : difficultés diagnostiques et thérapeutiques

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  1. Conclusion

L’insuffisance ovarienne primitive (IOP) est définie classiquement par une aménorrhée de plus de 6 mois avant l’âge de 40 ans, associée à un taux élevé de FSH (hormone folliculostimulante) et un estradiol bas. Sa prévalence est estimée d’après certaines études à 1/10 000 chez les femmes de moins de 20 ans, 1/1 000 chez les femmes de moins de 30 ans et 1 % chez les femmes de moins de 40 ans. Le plus souvent, elle se manifeste par une aménorrhée secondaire chez une femme ayant un passé de puberté normale.

En dehors des causes iatrogènes (radio- ou chimiothérapie, chirurgie…), les causes les plus fréquentes sont génétiques ou chromosomiques, comme le syndrome de Turner et le syndrome de l’X fragile. Malgré les investigations à visée étiologique, l’insuffisance ovarienne prématurée reste inexpliquée dans environ 70 % des cas, surtout en cas d’aménorrhée secondaire.

Cependant, les techniques de séquençage actuelles (NGS) nous permettent de trouver de nouveaux gènes impliqués et de mieux comprendre les relations phénotype/génotype. Mais nous n’en sommes qu’au début ! À titre d’exemple, dans une très belle étude [1], l’équipe du Dr Bouilly a dépisté plus de 20 % de mutations génétiques dans une cohorte de 100 patientes présentant une IOP idiopa­thique. 8 patientes avaient des mutations de 2 gènes impliqués dans l’IOP. Ceci évoque le caractère oligo­génique de cette pathologie qui pourrait en partie expliquer la variabilité des phénotypes.

L’insuffisance ovarienne peut aussi être moins typique dans les formes débutantes, appelées également insipiens, occultes ou encore fluctuantes. Elle peut être dépistée à l’occasion d’un bilan d’infertilité (cas clinique 1) ou de cycles qui deviennent plus courts ou irréguliers, avec une alternance possible d’aménorrhée et de cycles relativement réguliers. Chez ces patientes, les dosages de FSH et d’estradiol réalisés en début de cycle peuvent être dans les limites des valeurs normales, ou montrer une FSH normale en regard d’un estradiol déjà élevé en début de phase folliculaire, reflétant une phase folliculaire courte fréquente dans la première phase de l’IOP. Dans les formes d’IOP débutantes ou occultes, les marqueurs de la réserve ovarienne tels que le compte de follicules antraux (CFA) et l’hormone antimüllerienne (AMH) sont abaissés, sauf exception.

Dans ces cas, il est important de faire le caryotype, à la recherche d’une mosaïque Turner par exemple, et une recherche de la prémutation du gène FMR1 (cas clinique 1). Le gène FMR1 (Fragile X mental retardation 1) présente sur l’exon 1 du chromosome X une répétition de triplets CGG dont le nombre[...]

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À propos de l’auteur

CHU Bicêtre, LE KREMLIN-BICÊTRE, Service de Médecine de la reproduction, CHIC CRÉTEIL.