L’intelligence artificielle pour une prise en charge personnalisée et efficace en assistance médicale à la procréation

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Pendant les années 1980, on cherchait à rattacher une fonction biologique à un gène donné, on pensait pouvoir tout expliquer une fois l’ensemble du génome décrypté. Malheureusement, tout n’est pas résolu. Les études du génome comportent des limites, notamment liées au fait qu’elles ne permettent pas, à elles seules, de saisir toute la complexité du fonctionnement cellulaire car plusieurs informations fondamentales pour la compréhension des systèmes biologiques échappent totalement à leur champ d’investigation. Alors que les années 1990 ont été nommées “la décennie du cerveau”, nous sommes aujourd’hui entrés dans l’ère de la “grande biologie” et de l’intelligence artificielle dans laquelle on s’applique à analyser les “big data” pour étudier simultanément l’ensemble des transcripts (transcriptomics), des protéines (proteomics) ou métabolites (metabolomics) par des approches dites à haut débit. Le but est d’obtenir des algorithmes capables de nous aider à prendre des décisions médicales et par conséquent à individualiser la prise en charge. Ces technologies “omics” permettent une véritable prise en charge personnalisée en assistance médicale à la procréation (AMP) avec une vision d’ensemble qualitative, quantitative et même fonctionnelle.

L’étude du transcriptome (ensemble des transcrits d’un ovocyte, sperme, embryons, cellules endométriales, cellules du cumulus), à l’aide de puces à ADN et du protéome (ensemble des protéines) après électrophorèse bidimensionnelle, sont les techniques les plus utilisées. Par similitude, la métabolomics, développée plus récemment, étudie le métabolome, qui regroupe l’ensemble des métabolites présents dans un échantillon biologique (ovocyte, milieu de culture, liquide folliculaire..). D’une façon générale, les sciences “omics” regroupent plusieurs disciplines et compétences, comme la biologie, la chimie, la spectrométrie de masse, les statistiques et la bio-informatique.

Mais, qu’apportent les omics à l’AMP ? Les omics offrent des perspectives nombreuses et prometteuses :

  • la réduction de la fréquence des grossesses multiples en fécondation in vitro (FIV) ;
  • l’amélioration des conditions de culture in vitro des embryons en FIV ou en maturation in vitro (MIV) ;
  • le choix objectif des embryons à fort potentiel implantatoire ;
  • le choix du jour de transfert ;
  • l’évaluation de l’effet protocole de stimulation ovarienne contrôlée.

Pour de nombreux couples, on obtient plusieurs embryons de caractéristiques morphologiques identiques. Or, ces critères morphologiques tant de l’ovocyte que de l’embryon sont imparfaits [1]. Dans toutes ces situations, se pose alors la question de l’appréciation du potentiel implantatoire des embryons obtenus. Ainsi, aujourd’hui,[...]

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À propos des auteurs

Département de Biologie de la reproduction AMP/DPI, Hôpital Arnold de Villeneuve, INSERM U847, MONTPELLIER.

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