Précarité sociale, santé maternelle, santé périnatale

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En France, la notion de précarité sociale a commencé à être employée dans les années 1970 alors que la fin du plein emploi fragilisait la société. Le père Joseph Wresinski, membre du Conseil économique et social, en proposa dans un rapport rendu en 1987 la définition suivante : “La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux.

La précarité est donc, suivant cette définition, une condition multidimensionnelle, un ensemble d’éléments qui, en convergeant, entraînent une fragilisation économique, sociale et familiale et conduisent à la pauvreté. L’utilisation d’une telle définition en épidémiologie n’est pas possible et certains ont cherché à approcher la notion via certaines caractéristiques sociales ou à la traduire en scores agrégeant les différentes dimensions des vulnérabilités concourant à la précarité que sont l’insuffisance de ressources, la dépendance vis-à-vis d’allocations, l’instabilité de l’habitat, le faible niveau d’éducation, les difficultés d’accès aux soins, l’isolement…

Quelle que soit la définition qui lui est donnée, la précarité sociale est un phénomène en progression. Depuis les années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, la France a connu une baisse régulière de la pauvreté. Celle-ci a ensuite stagné jusqu’en 2002 avant d’enregistrer un mouvement de hausse qui s’est considérablement accentué à partir de la crise monétaire de 2008. Selon les données de l’Insee, le taux de personnes pauvres, c’est-à-dire vivant avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian (1 015 euros), est passé de 12,9 % en 2002 à 13,7 % en 2013.

Ce phénomène de paupérisation n’est pas le propre de la France et concerne la plupart des pays de l’OCDE. Outre le phénomène général, soulignons que femmes et hommes ne sont pas égaux face à ces situations et que le taux de pauvreté des femmes (15 %) est[...]

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À propos de l’auteur

Maternité Notre-Dame de Bon Secours, Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph, PARIS. Inserm UMR 1153, Équipe de recherche en Épidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique (EPOPé), Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité, DHU Risques et Grossesse, Université Paris Descartes, PARIS.