Plusieurs raisons justifient l’attention portée au mode d’accouchement des femmes enceintes de jumeaux. Tout d’abord, les grossesses gémellaires se compliquent plus fréquemment que les grossesses monofœtales d’un certain nombre de pathologies gravidiques, au premier rang desquelles le retard de croissance intra-utérin.
Ces pathologies sont responsables de la naissance de fœtus plus fragiles à des âges gestationnels plus précoces, rendant l’accouchement potentiellement plus à risque que celui des grossesses
monofœtales. Surtout, l’accouchement du deuxième jumeau (J2) a ses complications propres (procidence du cordon, rétraction du col, hypertonie utérine, décollement placentaire) qui le font considérer comme une situation à haut risque obstétrical. Enfin, le taux de césarienne dans cette population est très élevé, exposant mère et enfants aux complications de cette intervention.
En France, les données récentes sur l’accouchement des femmes enceintes de jumeaux proviennent de deux sources principales : l’étude JUMODA, menée entre les mois de février 2014 et mars 2015, et l’enquête nationale périnatale de 2016.
L’enquête nationale périnatale de 2016
L’enquête nationale périnatale (ENP) de 2016 [1] rapporte les résultats suivants pour les femmes enceintes de jumeaux. Les grossesses gémellaires représentent 1,8 % de l’ensemble des grossesses en France métropolitaine, soit 3,6 % des naissances. Comparées aux patientes enceintes d’un seul enfant, les femmes enceintes de jumeaux sont plus âgées (36,7 % de femmes de plus de 35 ans versus 21 %), plus souvent hospitalisées pendant la grossesse (50,5 % versus 17,5 %), accouchent plus souvent par césarienne (53,7 % versus 19,2 %), prématurément (47,5 % versus 6 %), d’enfants de petit poids de naissance (53,9 % versus 5,7 %). Le taux d’accouchement avant 32 SA est 11 fois supérieur à celui des grossesses monofœtales (9,9 % versus 0,9 %).
Les données de l’ENP de 2016 confirment donc bien, encore une fois, que la population des femmes enceintes de jumeaux constitue une population particulièrement à risque. Si l’ENP apporte des informations précieuses, elle ne concerne toutefois que 226 grossesses gémellaires et, par conséquent, ne permet pas d’analyses fines sur les modalités de l’accouchement. C’est une des raisons pour lesquelles l’étude JUMODA a été réalisée.
L’étude JUMODA
L’étude JUMODA [2] a été spécifiquement[...]
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