Le principal effet secondaire potentiellement grave des contraceptions hormonales estroprogestatives est représenté par les accidents vasculaires thrombotiques artériels et veineux [1]. Ce risque est dans l’absolu très faible, mais il peut être très significativement majoré chez les femmes qui présentent des facteurs de risque vasculaire préexistants (âge > 35 ans, hypertension artérielle [HTA], diabète, dyslipidémie, obésité, migraine, tabagisme actif, thrombo-philie connue) [1].

Cette dernière situation peut mettre en difficulté le clinicien, mais aussi parfois la patiente qui peut se trouver “privée” de certaines méthodes de contraception qu’elle tolérait jusqu’à présent très bien. Il existe peu d’études spécifiques de haut niveau de preuve concernant les stratégies de prise en charge contraceptive optimale dans les situations particulières des femmes présentant des facteurs de risque vasculaire artériel ou veineux, et la plupart des recommandations qui seront -exposées dans cet article reposent sur des avis d’experts [2-4].

Contraception et hypertension artérielle essentielle

Les estrogènes exercent un effet vasopresseur par des effets directs et indirects sur le réseau artériel mais aussi via un effet aldostérone-like. De plus, lors de l’effet de premier passage hépatique des estrogènes, on observe une augmentation de la synthèse et de la sécrétion d’angiotensinogène par les hépatocytes. L’effet des progestatifs sur les paramètres tensionnels est variable selon les propriétés pharmacologiques de chaque molécule et la dose utilisée. En pratique, il est le plus souvent négligeable avec les méthodes actuellement disponibles en matière de contraception hormonale, en dehors de l’injection trimestrielle d’acétate de médroxyprogestérone en dépôt pour laquelle les données sont contradictoires.

Pour la plupart des sociétés savantes internationales et dans les principaux textes de recommandations pour la pratique clinique en contraception, l’hypertension artérielle[...]

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