Dans les années 50, lors de la mise au point des contraceptifs hormonaux, le regard de la société sur d’éventuelles manipulations du cycle menstruel a abouti au développement d’un schéma avec saignements mensuels artificiels qui mimait le cycle naturel (21/7). À la différence des menstruations physiologiques, ces hémorragies de privation sont le résultat d’une chute artificielle des taux d’hormones pendant l’intervalle libre sans traitement [1, 2].
L’évolution des idées en matière de contraception se traduit aujourd’hui en pratique par des prescriptions plus adaptées aux souhaits de chaque patiente : “la bonne contraception, c’est celle que l’on choisit !” Et depuis les années 70, la perception par les femmes des bénéfices non contraceptifs qui accompagnent l’utilisation des méthodes hormonales est de moins en moins tabou : il est admis que la survenue de saignements périodiques programmés chaque mois n’est pas nécessaire sous contraceptif et les patientes affirment régulièrement manipuler elles-mêmes leur contraception pour éviter les règles (17 à 60 % des utilisatrices de pilules combinées) quand elles n’ont pas opté pour une contraception progestative continue [3-5].
Même si de nombreux freins doivent encore être levés, les patientes informées sont de plus en plus nombreuses à rechercher un “schéma sans règles” dans la mesure où l’efficacité et l’innocuité sont comparables aux schémas traditionnels 21/7 de la contraception orale combinée estroprogestative [6, 7]. Pouvoir choisir quand et comment avoir des règles va-t-il devenir… la règle ? 50 à 70 % des femmes souhaiteraient pouvoir espacer leurs règles et 10 à 40 % opteraient même pour un schéma avec aménorrhée (dans la mesure où celle-ci serait réversible). Ces préférences sont également exprimées par les femmes qui ne souffrent pas de symptômes particuliers pendant leurs règles… si on leur propose ce choix !
Diminuer la fréquence des saignements programmés s’accompagne de bénéfices évidents pour la patiente (tableau I) : ménorragies, dysménorrhées et syndrome prémenstruel, céphalées cataméniales, inconfort abdominal, limitation des activités physiques et professionnelles, coût des produits d’hygiène sont améliorés en l’absence de saignement mensuel [8]. Cette stratégie a également montré son intérêt pour la prise en charge des patientes souffrant d’endométriose ou de troubles du cycle à l’adolescence. Suivant la méthode utilisée, l’absence de règles sera soit le résultat d’une action locale (endomètre), soit due à l’absence de fluctuation hormonale (action antigonadotrope) [9].
Dans le premier cas, l’effet recherché sera la limitation du flux menstruel (système intra-utérin au lévonorgestrel [Siu-LNG]) pour traiter les ménorragies et les dysménorrhées.[...]
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