Casey B et al. Thyroid screening in pregnancy debate. AJOG, August 2014.
Est-ce que le dépistage d’une dysthyroïdie pendant la grossesse doit être systématique ou ne doit être réalisé que si la patiente présente des facteurs de risque ou des symptômes ? Cette question est constamment remise sur le tapis depuis 1999 après la publication de deux études observationnelles qui retrouvaient une augmentation du trouble du développement neurologique lors de dysthyroïdie maternelle mais aussi un risque accru de MFIU, d’accouchement prématuré et d’HRP.
Le débat a été rouvert lors de la 33e rencontre de la Society for Maternal-Fetal Medicine (SMFM).
Pour le dépistage systématique d’une dysthyroïdie
Il y a d’un côté, selon les recommandations de Endocrine Society Clinical Practice Guideline, les patientes qui justifient d’un dépistage, et cela implique toutes les patientes de plus de 30 ans présentant des symptômes d’hypothyroïdie, patientes ayant des antécédents familiaux de dysthyroïdie ou de maladie auto-immune, une infertilité, un antécédent de fausse couche, d’accouchement prématuré, de maladie auto-immune, un goitre ou un nodule thyroïdien. Toutefois, les symptômes de grossesse peuvent masquer ceux -d’hypothyroïdie.
Ainsi, il est estimé que 30 à 80 % des hypothyroïdies ne sont pas diagnostiquées. Nous pouvons en conclure que les moyens de diagnostic clinique ne sont pas suffisants et que les recommandations ne sont pas adaptées.
La dysthyroïdie est la deuxième cause de pathologie endocrinienne chez les femmes en âge de procréer. Si un traitement peut améliorer le pronostic néonatal, alors le dépistage systématique est justifié. Pourtant, il n’existe pas d’étude randomisée sur le sujet du bénéfice d’un dépistage systématique en dehors d’étude sur le coût/bénéfice de ce type de dépistage, comme l’étude de Thung et al. qui montre un gain de 8,3 million de dollars pour 100 000 patientes dépistées en partant du postulat que l’on peut réduire de 2/3 les enfants à naître avec un QI < 85. Dosiou et al. retrouvent les mêmes résultats.
Toutefois, la question la plus importante reste la suivante : est-ce que le traitement d’une hypothyroïdie, même infraclinique, améliore le pronostic périnatal. La question ne se pose pas chez les patientes qui ont une hypothyroïdie avérée et traitée. Tout[...]
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